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4 étapes et Je lâche prise

Deux moines pèlerins arrivèrent un jour dans une ville où une femme attendait qu’on l’aide à descendre de sa chaise à porteurs. La pluie avait laissé des flaques très profondes, et la femme ne pouvait les traverser sans salir sa robe. Elle était immobile, l’air impatient, très en colère, et grondait ses serviteurs. Ne sachant pas où poser les paquets qu’ils portaient pour elle, ils ne pouvaient l’aider à franchir les flaques.

Le plus jeune moine remarqua la femme, ne dit rien, et poursuivit son chemin. Le plus vieux la souleva d’un seul geste, la jucha sur son dos, lui fit traverser l’eau et la déposa de l’autre côté. Après quoi, sans un mot de remerciement pour le vieux moine, la femme se contenta de le renvoyer puis tourna les talons.

Comme les deux moines avaient repris leur marche, le plus jeune, l’air préoccupé, ruminait cette histoire.

Au bout de plusieurs heures, incapable de garder le silence plus longtemps, il éclata : « Cette femme, tout à l’heure, a été très égoïste et grossière. Tu l’as prise sur tes épaules pour l’aider à traverser l’eau et, en retour, elle ne t’a même pas remercié ! »

« J’ai porté cette femme il y a des heures, répondit le vieux moine. Pourquoi, toi, continues-tu à la porter ainsi ? »

Conte Zen

Combien d’images du passé portons-nous encore aujourd’hui ? Combien d’histoires tristes nous relient-elles encore à « l’avant » ? Combien de situations nous encombrent-elles, de rêves non réalisés, d’espoirs non réciproques, auxquels nous nous accrochons encore à présent ? Toutes ces valises de linge non blanchi tapissent en permanence le sol de notre espace intérieur car pour notre inconscient, la linéarité du temps n’existe pas. Tout ce que nous maintenons présents en nous-même consciemment, volontairement ou involontairement, que nous ne laissons pas partir, fait toujours parti de notre « instant du présent ». Toutes les portes que nous n’avons pas fermées nous maintiennent pour certaines dans notre passé, dans la nostalgie ou la douleur, pour d’autres, dans notre futur, le pessimisme ou l’échec.

Tout ce sur quoi nous nous obstinons, tout ce que nous retenons nous encombre et nous alourdit, nous empêchent d’avancer !

Nous tenons à ce que nous voulons réaliser, à ceux que nous aimons, même à ceux qui nous ont blessés. Nous tenons à ce que nous ne comprenons pas, à nos questionnements, à nos pensées, à nos espoirs et nos rêves. Nous tenons à nos situations même celles qui stagnent, qui ne pourront jamais se réaliser, ou encore celles dans lesquelles nous souffrons. C’est comme si nous avions appris à contenir toujours en nous ce que nous exigeons, ce que nous désirons, voulant à tout prix mener, diriger et contrôler notre histoire.

L’idéal serait donc de laisser partir tout ce qui ne nous est plus utile maintenant…

Pour ne pas être limité dans la réalisation de soi, être détourné du fameux « instant présent », ou encore vivre un moment de paradoxe intérieur, une confusion, un trouble en soi.

Pas facile auriez-vous envie de dire, car l’art du lâcher-prise n’est pas inné ni naturel !

C’est vrai. Et pourtant, c’est quelque chose qui peut s’apprendre. Présent dans la catégorie des capacités, nous avons la possibilité de le développer, de le faire croître et grandir… si nous en avons envie… pour aller vers la plénitude intérieure !

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2 Comments

  1. J’ai hâte de découvrir ton nouvel ouvrage…
    Je te souhaite une très belle et riche année 2015.
    Martine
    Je suis Charlie !

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