Qu’est-ce que valeur ? Quelque chose qui nous tient à cœur ? Quelque chose qui brille à nos yeux ? Une étoile qui nous guide dans la nuit ? Un fondement sur lequel nous pouvons nous appuyer lorsque nous ne savons plus par quel bout prendre une situation, aborder une personne ou faire un choix important dans notre vie ? Existe-t-il des « bonnes » valeurs, des « mauvaises » valeurs ? Des valeurs qui permettent de nous élever ou au contraire, qui contribuent à nous enfermer davantage dans des schémas de pouvoir ou de restriction individuelle ?
Étymologiquement, le terme « valeur » vient du latin valor, dérivé de valere, qui signifie avoir de la vertu. Elle est en relation avec une représentation de quelqu’un ou de quelque chose,
– quantitativement, comme la mesure quantitative d’une grandeur physique, musicalement, la durée d’une note, en mathématique, la mesure d’une grandeur,
– financièrement, l’importance, le prix que l’on relie à quelque chose soit par convention, soit de manière complètement subjective, un titre négociable, en économie, une chose utile …
– qualitativement, la qualité d’une chose ou d’un individu, qui rend digne d’estime et de confiance sur différents plans, moral, professionnel, relationnel, …
– symboliquement, comme un idéal à atteindre, une représentation des convictions et des conduites importantes pour soi ou pour un groupe, une société, …
En philosophie, la branche qui étudie la nature et l’essence de la valeur se nomme l’axiologie. Elle pose comme définition de la valeur, « une qualité qui confère aux choses, aux faits ou aux personnes une estimation, soit positive soit négative. » Selon les courants philosophiques, la valeur ne va pas de soi (idéalisme objectif), les valeurs se trouvent dans la conscience, à savoir tout à fait subjectives en fonction de la personne qui porte ses valeurs (idéalisme subjectif), ou encore, la valeur est la capacité de l’être humain de valoriser son environnement en grande objectivité (matérialisme). Du point de vue de l’humain, une valeur est une caractéristique morale qui permet à l’individu de faire des choix dans sa vie et nous retrouvons ce concept dès l’antiquité. Chaque époque met d’ailleurs en avant certaines valeurs pour le bien du groupe. Dans la Grèce antique, c’est la valeur de la beauté, de l’utile, du bon, du juste qui prédominent. Au XIIe siècle, la valeur prend le sens du courage, de la vaillance et de la bravoure au combat, de la hardiesse, toutes les qualités que devraient avoir un preux chevalier. Les valeurs sont également portées par les sociétés, en fonction des cultures. Elles sont normalement là pour favoriser des rapports respectueux entre les gens. La France par exemple s’appuie sur les valeurs de la liberté, de la fraternité et de l’égalité. Alors qu’au Canada, les valeurs qui prédominent sont l’équité, la tolérance et le respect.
« Certains disent qu’aujourd’hui, notre monde vit un mal énorme, qu’ils qualifient même de « mal du siècle », celui de la perte de valeurs fondamentales et essentielles nécessaires pour une expression saine de notre humanité. Ces valeurs oublient d‘être manifestées, quelques soient les contextes, que soit d’une manière générale, dans des instants donnés de vie, ou encore, dans les interrelations avec autrui. Ce qui en résulte peut, à leurs yeux, expliquer le stress existentiel profond et énorme de l’être qui se vit aujourd‘hui dans nos cultures, car à ses propres yeux et aux yeux des autres, l’être humain perd alors sa valeur du « sacré ». Ce qui est considéré comme sacré ne peut pas être ni tué, ni malmené, ni déprécié, … Ce qui est considéré comme sacré, au contraire, ne peut être que chéri au sens d’être aimé sans condition, ne peut être qu’abordé avec précaution et attention, qu’être aussi reconnu dans son aspect véritable, sans être ni adoré, ni vénéré au sens restrictif et limitant du terme. » Extrait du manuscrit à advenir de Patricia Penot
Comment nous situons-nous aujourd’hui dans l’expression de nos propres valeurs ? Avons-nous envie de prôner la valeur du pouvoir sur l’autre ou celle de la puissance de soi en relation équitable avec l’autre ? Avons-nous envie de mettre en avant des manipulations en tout genre pour réussir à tout prix ou choisissons-nous de préserver notre intégrité et notre honnêteté dans l’expérience de notre réussite en acceptant aussi celle de l’autre ? Préférons-nous continuer de développer les guerres intestines pour maintenir notre territoire personnel de jeu comme étant le plus beau et le plus merveilleux ou œuvrer dans l’alliance du groupe avec comme valeurs la tolérance et le respect de soi et d’autrui, afin que tous, nous soyons chacun à la juste place où nous devons être ?
Pratiquer les valeurs en relation avec le Bon, le Beau, le Grand, un véritable challenge aujourd’hui…. Est-ce une cause perdue d’avance ? Prenons le temps de nous regarder honnêtement dans nos manières de fonctionner avec nous-mêmes et avec les autres… et choisissons d’agir différemment pour remettre en avant ces valeurs qui se sont peut-être perdues dans l’expérience de notre vie, à cause des souffrances, des frustrations, des douleurs, qui ont été vécues anciennement.
Ecoutez l’émission « Parlons Sophrologie » sur le thème des Valeurs Existentielles, avec comme invité Frédéric Lenoir interviewé par Patricia Penot, philosophe, auteur de nombreux ouvrages comme « Petit Traité de Vie Intérieure », « L’Âme du Monde », ou encore, « La Guérison du Monde »….
http://radiomedecinedouce.com/broadcast/8353_Les_valeurs_existentielles